Les livres de la terre fracturée. Tome 3, Les cieux pétrifiés

Après avoir adoré ma découverte des deux premiers tomes en audio, je n’ai pas résisté très longtemps à l’appel du tome 3 de la série Les livres de la terre fracturée. Publié en 2020 en livre audio chez Audible, avec une narration de Bénédicte Charton, ce troisième opus de la trilogie de N.K. Jemisin s’intitule Les cieux pétrifiés et voici ce que j’en ai pensé…

"Ce n’est pas parce qu’on aime quelqu’un qu’on a le droit de choisir la manière dont il nous aime en retour."

Une fin bouleversante

Je le dis et je le répète, l’univers imaginé ici par l’autrice est absolument époustouflant. Que ce soit sa richesse, son étendue, son système de magie ou encore tous les messages sous-jacents qu’il porte (écologiques, sociétaux, etc.), le monde des Livres de la terre fracturée est épatant. Ses personnages aussi, que l’autrice prend le temps de construire, d’épaissir et, surtout, de faire évoluer au fur et à mesure de ce que le monde leur impose, sont tout aussi remarquables en termes d’écriture. J’avais donc beaucoup d’attentes sur le final, ayant beaucoup apprécié les deux premiers tomes. Et je n’ai pas été déçue. Si quelques longueurs, de-ci de-là, parsèment encore un peu l’intrigue, elles trouvent toute leur justification en bâtissant une fin absolument magistrale. C’est d’une beauté folle, d’une immersion grandiose et d’une émotion terrassante. La plume est très efficace, très intense et les remerciements expliquent en partie ces aspects (remerciements qui m'ont laissé larmoyante aussi). N.K Jemisin signe ici un roman plein d'émotions, de la souffrance à l'amour, de la rage à l'espoir vain. C'est un final vertigineux qui m’aura laissé sans voix.

"Quand la société à laquelle nous appartenons nous trahit, le processus de maturation comporte plusieurs phases. L'hypocrisie, la découverte de la différence, les mauvais traitements inexplicables ou incongrus nous tirent brutalement de notre complaisance. Suit une période d'égarement - nous sommes contraints de désapprendre ce que nous prenions pour la vérité, de nous immerger dans une nouvelle vérité puis de décider qu'en faire. Certains se plient à leur destin. Ils ravalent leur fierté, oublient la nouvelle vérité, embrassent le mensonge de tout leur être - parce qu'ils décident qu'ils ne valent pas grand chose. Forcément : si une société tout entière s'est vouée à leur assujettissement, ils ne peuvent que le mériter, n'est-ce pas ? D'ailleurs, même si tel n'était pas le cas, lutter serait trop douloureux ; ce n'est pas possible. Au moins, leur choix leur apporte un certain apaisement. Fugace."

Une performance de lecture

Si j’ai tant aimé cette série, et particulièrement cette fin, c’est aussi dû à sa lectrice, Bénédicte Charton. Non seulement les livres se portent particulièrement bien au format audio, par l’interpellation du lectorat et par une narration qui nous inclut dans le récit. Mais Bénédicte Charton a vraiment donné corps à ce récit, à cet univers et, surtout, à ces personnages. Quelle performance ! Quelles émotions elle véhicule ! J’ai été parfois sans voix, souvent avec les larmes aux yeux, restant parfois pantoise dans ma voiture à l’arrêt alors que j’étais arrivée à destination mais que je ne voulais pas couper ce que j’écoutais et ressentais. C’est ma plus belle découverte en livre audio depuis que j’en écoute je pense.

En bref, j’ai véritablement adoré découvrir cette trilogie, d’autant plus sous un format audio très réussi et tout à fait immersif qui rend hommage à la plume intense et touchante de N.K. Jemisin et donne vie à son univers si intéressant. Malgré ses quelques défauts, c’est une excellente série qui s’achève en apothéose par un final très touchant. Un voyage émotionnel dans lequel l'autrice nous convie et nous implique pleinement.

« Le retour imminent de la Lune signifie-t-il la fin de l'humanité ou au contraire sa rédemption ? La réponse à cette question repose sur les épaules d'une femme et de sa fille. La première, Essun, entend se servir des pouvoirs qu'elle a hérités d'Albâtre pour bâtir un monde dans lequel les orogènes seraient libres. Mais pour la seconde, Nassun, il est trop tard. Elle a vu ce que le monde avait à offrir de pire, et elle a accepté ce que sa mère n'admettra jamais : qu'il est corrompu au-delà du point de non-retour, et que sa destruction est inévitable. »

(Illustration de couverture : © Yumeji)

Tome 2 - La porte de cristal

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[Lecture n°1/108 (pour l'échelon 5 Synchronisation avec la page) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 10 de Ma lecturothèque + thème bimestriel "Famille choisie"]