Les maîtres enlumineurs. Tome 2, Le retour du hiérophante

Second tome de la trilogie des Maîtres enlumineurs de Robert Jackson Bennett, Le retour du hiérophante a été publié en français lors de la rentrée littéraire 2021 aux éditions Albin Michel imaginaire. Bien que j’aie globalement apprécié le premier tome, j’avais aussi peiné à la lecture sur près de 300 pages, ce qui m’a un peu rendu réticente à l’idée de lire la suite, d’autant plus quand les quelques premiers avis se révélaient moins enthousiastes que pour le premier volume. Néanmoins, j’ai pris le parti de tenter la découverte et voici ce que j’en ai pensé…

[NB : Je remercie Gilles Dumay et l’équipe Albin Michel imaginaire pour cet envoi et pour leur patience.]

"Souvenez-vous : un enlumineur crée des choses à partir du néant. C'est peut-être ce que vous tentez de faire ici. Mais, à la fin, la magie arrête toujours de fonctionner et les illusions se dissipent."

Un démarrage en trombe

Alors que le premier tome de la trilogie s’installait péniblement, Le retour du hiérophante démarre à un rythme assez soutenu et propose une intrigue assez intense dès les premiers chapitres. Plus rythmé, moins répétitif, du moins au départ, c’est un roman qui m’a emporté sans faillir et sans ressentir l’ennui que m’avait provoqué le tome 1. Et bien qu’on perde un peu rapidement l’aspect humoristique/divertissant, l’histoire devenant rapidement très sombre, le tome 2 poursuit sur ce tempo assez intense et nous embarque dans une suite d’action ininterrompue. On conserve cependant le côté un peu classique de l’intrigue, avec des antagonistes assez caricaturaux notamment, mais j’ai trouvé ce tome 2 plus plaisant à lire que le premier volume, là où la tendance semble globalement inverse (j’espère donc que vous détesterez le tome 3, j’aurai alors un coup de cœur ^^). La tension inhérente à l’intrigue et l’attachement aux personnages y sont pour beaucoup dans mon enthousiasme. Peut-être avais-je aussi suffisamment réduit mes attentes à son propos…

"Il est tellement plus profitable d'apprendre par soi-même, n'est-ce pas ?

- Apprendre quoi ? demanda Moretti en ravalant ses larmes.

- Apprendre ce que votre cité a oublié, dit-il. Ce que les hommes de pouvoir oublient immanquablement, tout au long de l'histoire... Qu'on trouve toujours, toujours plus puissant que soi."

Un système de magie toujours fascinant

Le grand intérêt de cette trilogie reste et restera son système de magie qui emprunte au genre du cyberpunk. Les enluminures sont toujours aussi fascinantes et ce second volume nous permet de plonger encore plus au cœur de cette techno-magie qui prend encore de l’ampleur et pose des questionnements éthiques importants. De manière générale, sous l’intrigue un peu classique, l’auteur déploie un univers dense et pose de nombreuses interrogations, notamment sur l’humanité, l’inégalité, les luttes envisageables et leurs conséquences. Dans Le retour du hiérophante, il est aussi question de liberté avant tout. Celle d’être soi, celle d’agir en son nom, celle de vivre ou encore celle de mourir. J’ai vraiment beaucoup aimé la façon dont chaque thématique est abordée. Je n’ai vraiment qu’un seul grand regret sur ce second volume : un final un peu trop fouillis qui me fait douter sur l’intrigue du troisième tome.

En bref, j’ai beaucoup aimé ce tome 2 des Maîtres enlumineurs où j’ai retrouvé avec plaisir son système de magie fascinant, ses personnages attachants et son univers dense. J’ai trouvé le rythme plus captivant que dans le premier volume et si l’intrigue reste assez classique/caricaturale, elle m’a emporté sans faiblir sur plus de 600 pages. Une excellente lecture !

« Une des quatre maisons marchandes de Tevanne est tombée. Sancia Grado et ses associés ont non seulement changé l’histoire de la cité, ils ont aussi créé Interfonderies dans le but de démocratiser l’art magique de l’enluminure. Mais la jeune entreprise a beau accomplir des prouesses, celles-ci ne suffisent pas à la maintenir à flots. La concurrence est rude, et les grandes maisons marchandes de Tevanne sont prêtes à tout pour écraser Sancia et l’idéal qu’elle représente.

C’est alors qu’une ancienne puissance vogue en direction de Tevanne : un hiérophante. Un adversaire qui connaît et maîtrise l’enluminure mieux que personne, fasciné en outre par Sancia et ses pouvoirs. Pour survivre à cette menace et sauver ceux qu’elle aime, la jeune femme devra percer le secret le mieux gardé de l’univers, : celui des origines de l’enluminure. »

(Illustration de couverture : © Didier Graffet)

Tome 3 - à paraître

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[Diversité: pp lesbienne, ps lesbienne, pp végan.e]

[Lecture n°2/108 (pour l'échelon 5 Synchronisation avec la page) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 10 de Ma lecturothèque]