Le jeu de la dame

Le jeu de la dame est une mini-série originale Netflix imaginée par Scott Frank et Allan Scott qui retrace la vie d’une joueuse d’échec américaine fictive dans les années 60. Cette série est basée sur le livre éponyme The queen's gambit de Walter Tevis publié en 1983. En 7 épisodes de près d’une heure chacun, Le jeu de la dame semble convaincre tant les amateurs d’échecs que les spectateurs lambda pour qui les échecs sont un grand inconnu. Curieuse face à ces critiques positives j’ai décidé d’y jeter un œil et voici ce que j’en ai pensé…

En 7 coups, échec et mat

Très honnêtement, quand j’ai entendu parler d’une série sur les échecs qui rencontraient un grand succès, je me suis interrogée. Qui a eu cette idée folle de vouloir faire une série sur des joueurs d’échecs ? Soyons honnêtes, 80% de la population ne comprend rien à ce jeu et n’y a, pour ainsi, dire, jamais joué. Qui plus est, les échecs est un univers cérébral, très intérieur et, dans l’imaginaire collectif, le joueur d’échec n’est pas forcément celui que l’on met sous les projecteurs. Bref, sur le papier, c’est l’antithèse de ce qui est cinématographique. Et voilà qu’en 7 épisodes, les créateurs de la série réussissent brillamment à nous offrir une série sur le monde des échecs aussi palpitante que visuellement impeccable. Que ce soit ce qui concerne l’aspect psychologique, sacrément tourmenté il faut le dire, de Beth Harmon, l’héroïne de la série, ou la visualisation des pensées des joueurs d’échecs planifiant leurs parties et les rejouant dans leur tête, la série est magistrale. Et surtout, ils réussissent à convaincre les plus férus des échecs comme les complets novices en rythmant la série à la perfection. C’est véritablement passionnant et haletant. Et ce qui est formidable c’est que, même quand on ne saisit pas ce qui se passe dans les parties de jeu, on ressent toute la tension, tout ce qui se trame, grâce à des prises de vue soignées et un acting particulièrement juste. Par contre, nul n’est à l’abri ensuite de vouloir retenter ou découvrir les échecs…

Une série captivante

Evidemment, ces 7 épisodes ne sont pas uniquement des parties de jeu. Il y a aussi tout l’aspect psychologique du personnage principal qui est au centre de l’intrigue. Anya Taylor-Joy (Beth adulte) et Isla Johnston (Beth enfant) sont toutes deux fascinantes dans leur rôle. Le personnage, dans son intelligence innée, ses addictions et dans sa rage contenue est remarquablement bien écrit et interprété et rend clairement la série passionnante. On s’attache à Beth, même si elle fait tout pour dresser des barricades autour d’elles, on l’admire, inévitablement, et on est captivé par son parcours. Outre le personnage de Beth, le reste du casting est plutôt à la hauteur dans son ensemble. Au-delà de Beth c’est aussi l’époque des années 60, la Guerre Froide mais aussi la musique et les drogues, que la série dépeint. Ainsi qu’un aspect féministe par le rôle de Beth qui en tant que femme, fait son chemin dans un monde d’hommes. Et ça aussi, ça fait partie du plaisir de la série, et c’est même ce qui m’avait attiré de prime abord. J’y ai trouvé ce que j’attendais, mais j’y ai aussi trouvé bien plus.

En bref, Le jeu de la dame est une mini-série aussi inattendue que réussie. Palpitants, ces 7 épisodes sont impeccables visuellement, les personnages sont brillamment interprétés, le rythme est soigné et la plongée dans le monde des échecs beaucoup plus haletante que ce qu’on aurait pu imaginer. A voir sans tarder.

« En pleine Guerre froide, le parcours de huit à vingt-deux ans d'une jeune orpheline prodige des échecs, Beth Harmon. Tout en luttant contre une addiction, elle va tout mettre en place pour devenir la plus grande joueuse d’échecs du monde. »