Trust

Un film évoquant les dangers de la confiance, ici via les méfaits d'Internet, pudique mais réaliste et qui ne laisse pas indifférent. Trust est sorti en France le 18 janvier 2012 et il est signé David Schwimmer (Ross dans Friends) qui a muri ce projet depuis les années 1990 lorsqu'il travaillait dans une association contre le viol. 

Cruel, pudique, émouvant et réaliste. J'avais quelques réticences avant d'aller voir ce film. Allait-on tomber, plus dans un cliché de mise en garde face au Net, que dans une réelle histoire de famille? Et bien non. C'est avec beaucoup de subtilité, de talent même, que David Schwimmer réalise un film dont le sujet est bien plus profond qu'il n'en a l'air. Tout tourne ici autour de « trust », la confiance en anglais. On y évoque bien entendu la confiance aveugle d'une adolescente face aux manipulations d'un pervers par les mots. Mais bien au-delà c'est la confiance des parents, la confiance en soi aussi qui sont interrogées dans ce long-métrage. Certes, c'est Annie qui est violée, mais c'est toute la famille qui voit son monde s'écrouler. Comment continuer à faire confiance à l'autre, comment peut-on prétendre que l'on est quelqu'un de confiance quand on a failli à notre tâche: protéger les siens.

J'ai été réellement bouleversée par ce film, par sa pudeur, par tout ce qui ne se dit pas mais hurle presque dans le regard de la jeune adolescente, interprétée par Liana Liberato (Si je reste, The Expatriate). On ne nous agresse pas avec des images sordides mais on nous suggère le tout. Le rôle du père, hanté par sa culpabilité et son « échec », est brillamment interprété par Clive Owen (Sans frontière, Inside man), qui, tout en émotion, traduit à merveille colère et douleur de celui qui se dévore de ne pas avoir pu protéger sa propre enfant. Voilà vraiment un film brillant, juste et réaliste sur un sujet qu'on ne traite que trop souvent de manière préventive. Ici, c'est l'après qui compte, cet après où la souffrance est grande et les bouleversements nombreux au sein d'une famille touchée par le drame.

En bref, c'est avec subtilité et réalisme que David Schwimmer a su traiter d'un sujet complexe: la confiance. Brillant, bouleversant et cruel.

Bande-annonce:

"Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de 14 ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de 16 ans rencontré sur un forum – Will et Lynn ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies.
Après plusieurs semaines de conversations en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée par Charlie. Même si peu à peu, elle réalise qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, elle continue à être fascinée par lui. Le masque finira par tomber et cela va déclencher un engrenage que personne n’aurait pu imaginer, mais qui changera définitivement la vie de toute la famille…"