Captain Fantastic

Sorti en juillet 2016 aux Etats-Unis et en octobre en Europe, Captain Fantastic est le second film signé à la réalisation et au scénario par Matt Ross. Nominé à de nombreuses cérémonies, il remportera trois prix dont celui de la Meilleure mise en scène à la compétition Un certain regard de Cannes. Et attention, ne vous fiez pas à son titre, il ne s’agit pas d’un film de super-héros à la sauce Marvel, pas du tout!

Un film vrai

Il y a des films qui, dès leur bande-annonce, vous donnent envie de les voir sans que vous ne sachiez vraiment pourquoi. Captain fantastic était de ceux-là. Il avait, en peu d’images, ce je ne sais quoi d’âme qui me poussait à le visionner, et puis, ne nous mentons pas, il y avait aussi Viggo Mortensen (Seigneur des anneaux, History of a violence, The Road, etc.) ce qui ne gâchait rien, bien au contraire. Et je dois dire que j’ai été un peu surprise de l’histoire qui nous est proposée, m’attendant à quelque chose de fort dramatique, ce qui n’est pas le cas. Tant mieux car ça n’en est que plus beau. C’est un film qui ne transpire par le larmoyant ni les bons sentiments sirupeux. Il véhicule des émotions sincères et une belle justesse dans ces propos. Matt Ross nous offre une famille atypique, dont les enfants surentrainés et surdoués nous épatent, nous effraie un peu aussi, mais surtout nous interpellent. Leur confrontation à la réalité provoque le choc et les remises en question quand à leur système de vie, leur éducation. Viggo Mortensen interprète avec brio ce père de famille dont les choix de vie sont différents, pas toujours bons, pas tous "moraux", parfois excellents mais surtout rejetés par le reste de la société. C’est pertinent, ça interroge, ça interpelle. Et ce que j’ai le plus apprécié c’est qu’on nous ne impose pas une vision manichéenne des choses. Tout est nuancé et tout est remis en question, interrogeant le spectateur lui-même sur ses propres valeurs. Matt Ross nous oblige à nous poser les bonnes questions au lieu de nous imposer un choix. Et les petits accès provocateurs en bonus ne sont pas pour me déplaire, bien au contraire.

Une magnifique réalisation

Ce film est vraiment d’une qualité exemplaire en matière de photographie. Les choix qui ont été faits sont judicieux et vifs. Chaque plan raconte une histoire, transmet une émotion. Cela donne à l’ensemble un côté extrêmement vivant et riche qui transporte et touche le spectateur à chaque instant. La lumière est, elle aussi, sublime, renforçant les émotions à transmettre, jouant elle-même un rôle. Le petit supplément d’âme observé à la bande-annonce s’est avéré bel et bien présent tout au long du road-trip / portrait de famille. Côté casting, au-delà du génial Viggo, les enfants sont tous très expressifs et justes dans leur façon de jouer (petit plus pour George Mackay!). Ils sont crédibles, transmettent les bonnes émotions et procurent une belle aura à l’ensemble du film. J’ai été vraiment touché par certaines scènes, versant, sans pouvoir les retenir, quelques larmes, non pas parce que c’était dramatique, mais parfois juste parce que c’était beau. Mais attention n’allez pas croire que ce n’est qu’un film bon à faire sortir les mouchoirs cat on rit aussi, et ce à de nombreux moments. C’est certainement la sincérité des émotions transmises qui m’a personnellement beaucoup touchée et qui me marquera encore pendant un bon moment.

En bref, Captain Fantastic est un film merveilleux, bourré de qualités dans la réalisation cinématographique mais aussi, et surtout, dans ses propos de part sa justesse et la beauté de ce qu’il transmet et des interrogations qu’il suscite. Etonnant!

« Dans les forêts reculées du nord-ouest des Etats-Unis, vivant isolé de la société, un père dévoué a consacré sa vie toute entière à faire de ses six jeunes enfants d’extraordinaires adultes.

Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux. La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.»

Bande-annonce: