Albator, corsaire de l'espace

Basé sur l’oeuvre devenue mythique de Leiji Matsumoto, le film en images de synthèse, Albator, corsaire de de l’espace est sorti au cinéma en 2013. Issu des studios de Toei Animation et produit avec un budget et une équipe massifs, le long-métrage n’aura pas rencontré l’engouement escompté chez les spectateurs. Voici mon avis…

Une esthétique très soignée, une qualité technique incontestable, mais un scénario moins à la hauteur. Tout d’abord, je tiens à signaler que le film est sorti en deux versions différentes: une de 115min au Japon et une re-montée de 110min dans le reste du monde afin d’être plus rythmée et adaptée aux habitudes des spectateurs occidentaux. Pour ma part, j’ai regardé la version japonaise (en VOST) pour ne pas louper les éléments supprimés et aussi parce que les critiques, notamment en France, n’étaient pas très enjouées suite au visionnage dans les salles de cinéma. Alors, certes, cette version originale a un rythme inégal mais ce n’est pas désarçonnant pour autant et je pense qu’il est préférable de le regarder ainsi. 

Ce qui frappe avant tout dans ce film c’est la qualité des images de synthèse. Je ne suis pas friande de ce procédé, préférant une animation plus classique, mais c’est indéniable que cet Albator file une claque visuellement et rend les personnages plus vrais que nature. L’Arcadia est somptueux de beauté et fera baver d’envie les fans de la série. En tout cas, moi, j’ai été soufflée. La réalisation confiée à Shinji Aramaki, connu pour sa réalisation des films Appleseed, y est sans doute pour beaucoup. Même si vous n’aimez pas trop l’animation de synthèse, vous ne pouvez pas contester la qualité technique de la réalisation de ce long-métrage et le travail épatant qui a été fourni. Pourtant, c’était risqué car décevant pour des nostalgiques qui espérait retrouvé les traces des animations précédentes de l’oeuvre de Matsumoto. 

Côté construction scénaristique, j’avoue ne pas avoir été emballé et emporté comme j’aurai aimé l’être. Outre le plaisir de retrouver des personnages mythiques sous un nouvel aspect, l’histoire en elle-même souffre de longueurs. L’ensemble a un rythme inégal, et on constate une maîtrise trop faible de l’aspect humain de cette histoire. Je n’ai pas été touchée, je n’ai pas non plus suffisamment vibrer lors des batailles dont l’allure est trop proche d’une partie de laser-game. Et c’est dommage parce que, clairement, un film sur Albator avec une telle technique et esthétique, ça aurait mérité d’être épique et inoubliable. Ce ne sera pas pour cette fois. L’évolution de l’histoire est aussi malheureusement trop évidente de par une ressemblance trop criante entre Yama et Albator. J'aurai aussi apprécié que le capitaine soit plus au premier plan... il est trop absent de ce scénario selon moi alors que le film porte son nom. Côté doublage original, je salue la qualité du casting qui correspond parfaitement aux personnages principaux, notamment Shun Oguri (Budori, Hana yori dango) qui donne vie au capitaine avec autant de charisme qu’il le mérite. 

En bref, Albator, corsaire de l’espace a une qualité sonore et visuelle indiscutable. Malheureusement, derrière tant de beauté, le script ne suit pas suffisamment et n’embarque pas assez ses spectateurs qui en attendaient sans doute trop…

Bande-annonce: