Yesterday's gone. Saison 1: épisodes 3 & 4: Aux frontières de l'impossible

Je vous parlais, il y a peu, de la série de romans Yesterday’s gone, construite en format épisodique et écrite à quatre mains par Sean Platt et David Wright dont j’avais lu et adoré les épisodes 1 & 2 de la saison 1. Publié chez Fleuve dans la collection Outre Fleuve en 2016, j’ai poursuivi cette série dans ce format double-épisode avec le 3 & 4 de la saison 1, sous-titrés Aux frontières de l’impossible. Et voici ce que j’en ai pensé…

[NB: si vous n’avez pas lu les épisodes 1 & 2 de la saison 1, il est possible que certains éléments de cette chronique, notamment les extraits, vous spoilent sur l’intrigue. Si vous voulez conserver la surprise, revenez me voir à ma prochaine critique!]

Ultra addictif!

Pour ceux qui avaient lu mon avis sur les épisodes 1 & 2, vous savez déjà que l’épisode 1 m’avait quelque peu ennuyé, l’intrigue démarrant vraiment au 2 en partant sur les chapeaux de roues après cette longue introduction. Je craignais de voir un peu retombé le soufflé mais que nenni. Pendant les épisodes 3 & 4 l’intrigue poursuit sur cette belle lancée et nous embarque dans une multitude d’actions et de rebondissements sans nous laisser de répit. Je me demande si les auteurs ont tenu leur intrigue sur un rythme aussi fou sur autant de volumes. En tout cas, alors que je pensais n’en lire qu’une cinquantaine de pages durant une petite pause en pleine après-midi, je me suis retrouvé à lever les yeux du livre une fois la nuit tombée et l’ensemble dévoré jusqu’à la dernière page. Impossible de le lâcher tant les histoires des différents personnages s’accélèrent durant ce volume et tant la cohérence de cet univers complexe se renforce. De plus, on y retrouve tout ce qui m’avait fait accrocher au début de la saga, à savoir un univers post-apocalyptique plein de mystères et d’événements paranormaux à élucider et un ensemble de codes piochés dans des séries, films, jeux vidéos et livres de SFFF savamment mêlées dans un mix pourtant original. J’imagine d’ailleurs les monstres comme un mix entre Demogorgon de The Stranger Things, Clicker de The Last of Us et Echassiers de la saga Autre-Monde. Ce qui les rend un cran plus angoissant et renforce le côté oppressant par rapport au début de l’histoire pourtant déjà creepy, ce qui n’est pas pour me déplaire. Alors forcément entre les actions à la pelle, l’intrigue qui s’accélère et l’ambiance angoissante qui s’accentue, je suis définitivement addict.

« Elle poussa un cri et voulut frapper les bras du monstre pour les éloigner d’elle, mais son corps refusa d’obtempérer. Elle n’avait plus aucun contrôle sur lui. Elle était devenue pire qu’un pantin. 

Un instant plus tard, elle gisait sur le sol en ciment froid de la station-service, incapable de se rappeler ce qui s’était passé ni comment elle était arrivée là. Elle ne savait même plus comment elle s’appelait.

Sa seule certitude: elle était sur le point de mourir. »

Une immersion renforcée

En plus du rythme de fou, c’est l’évolution de l’intrigue qui m’a complètement scotché aux pages. Certains rebondissements m’ont laissé bouche bée, tant je me suis laissée avoir alors qu’avec du recul les indices étaient sous mes yeux. Mais à le dévorer comme on dévore une série télé en se gavant de pop-corn, on en oublie de tout analyser et on se laisse embarquer par des auteurs qui maîtrisent leur oeuvre. J’ai trouvé l’ensemble encore plus immersif et plus graphique qu’avant, peut-être parce que les éléments de base sont dorénavant connus, ainsi que les personnages. D’ailleurs, à leur propos, je suis contente d’avoir conservé les notes que j’avais prises au tout début de l’épisode 1 pour les identifier, ça m’a permis de replonger dans le récit sans problème de confusion. Un petit récapitulatif, en mode « dans les épisodes précédents » auraient pu pallier à ce recours aux notes, mais comme il n’y en a pas, j’ai poursuivi sur ma lancée de prise de notes, ne sachant pas quand je lirai les prochains livres. J’ai apprécié que tous ces personnages se mêlent enfin, qu’ils se croisent, qu’ils interagissent, et je suis certaine que l’évolution de l’intrigue dans ce sens sera passionnante. Et bien sûr, la fin d’épisode en mode Cliffhanger ne me donne qu’une envie: poursuivre la lecture!

« - Je sais pourquoi vous n’êtes pas pressé d’aller chercher votre fille, reprit Teagan en revenant à son sujet de départ. Vous avez peur de ce que vous allez trouver, hein? Vous ne savez pas comment vous réagirez si elle a disparu. »

En bref, vite, vite, laissez-moi lire la suite! Cette série est absolument géniale et si elle continue sur cette lancée je vais la dévorer en moins de temps qu’il n’en faut à un monstre cliqueteur pour dévorer un humain. 

« Ils sont seuls, ou réunis en petits groupes. Certains d'entre eux avaient déjà rêvé tout ce qui s'est passé. Ils l'attendaient, se sont préparés, sans vraiment savoir à quoi. Stupéfaits, abasourdis, les autres s'efforcent d'affronter l'inconcevable. Brent Foster, à la recherche de son fils et de sa femme dans un New York de cauchemar ; Luca, le petit garçon qui suit son instinct, protégé par un étrange totem ; Charlie qui a cru, l'espace d'un instant, que cette Terre déshumanisée serait un monde meilleur ; Boricio, le tueur né qui va devoir trouver sa place entre les proies et les prédateurs... Tous sont liés. Et ces voix qui défient leur raison vont les réunir. Mais d'abord, sur leur route, se dresse l'abominable. »

(Photographies de couverture: © Paulina Westerlind, Max Blau / Graphisme de couverture : © Laurent Besson)