Ninn. Tome 2: Les Grands lointains

Le second volume de la série de bande dessinée jeunesse fantastique Ninn, intitulé Les grands lointains, est paru en septembre 2016 aux éditions Kennes. La BD est toujours signé côté scénario par Jean-Michel Darlot et côté dessin par Johan Pilet et devrait se dérouler encore sur au moins 2 tomes (peut-être 3). Je vous livrais, il y a peu mon avis sur le premier opus, La ligne noire, voici mon avis sur sa suite...

Deux histoires entremêlées

Sur ce second opus, nous suivons deux histoires en parallèle. D’un côté nous suivons celle, sombre et triste, du « monde réel » où la disparition de Ninn n’est pas passée inaperçue, avec les recherches et les doutes de ses proches. Ici les couleurs y sont principalement sombres, les traits inquiets. De l’autre, nous suivons Ninn dans Les grands lointains aux couleurs chatoyantes, où l’action est omniprésente et aux évènements tous plus magiques les uns que l’autre, oscillant, comme le tome 1, entre rêve et cauchemar. J’ai particulièrement apprécié le coup de crayon, encore une fois, et surtout dans les Grands lointains, où la mise en scène des éléments « magiques » de ce monde est particulièrement bien faite. Les planches sont belles, certaines sont même très touchantes et la rêverie en devient presque réelle. Je trouve toujours aussi somptueux les dessins de Johan Pilet et j’ai déjà hâte de pouvoir voir la suite.

« - J’en ai marre! Marre de ce bled infernal! Marre de ces géants psychotiques! Des monstres volants! Des décharges! Je veux rentrer chez moi! Tu m’entends?!… Chez moi!

- Ninn!… tu es chez toi. »

Un rythme trop rapide?

Si j’ai apprécié le fait que, pour une fois dans ce genre d’histoire, on n’ait pas laissé de côté le réel (parce que les disparitions d’enfant dans les films fantastiques ne semblent jamais inquiéter les proches dans la réalité), j’aurai apprécié un plus long développement sur la partie « monde fantastique ». Je m’explique: là où dans le tome 1 je relevais des longueurs, ici ce sont plutôt des raccourcis. Dans l’histoire de Ninn, tout se passe si vite que nous n’avons pas le temps de rêver ni même d’être réellement ému par ce qui se déroule. Il n’y aucune pause, aucune respiration possible et il y a beaucoup d’informations mais pas le temps de les intégrer. Aussi, j’ai malheureusement eu le sentiment parfois d’assister à des résolutions miraculeuses peu approfondies. Les bases sont excellentes mais j’avais envie de plus rêver, de bien découvrir ce monde. Je pense même qu’un roman de 500 pages sur cette histoire ne serait pas lassant du tout! Enfin, j’ai trouvé l’humour de la première partie un peu trop en décalage avec l’ambiance de la fin du tome 1. Certes, la petite est exaltée mais tout de même… elle n’a plus aucune jugeote au début de ce tome 2, elle qui semblait un peu plus intelligente. Mais, là encore, il s’agit d’un point de vue complètement personnel et je pense que cet humour pourrait rendre plus attachante la fillette aux yeux d’un lecteur enfant/ado. 

En bref, si ce tome 2 ne m’a aucunement déçu sur le visuel, j’en attendais un peu plus pour le scénario, tout du moins plus d’approfondissement et plus d’épaisseur pour avoir le temps de profiter pleinement de l’univers si intrigant qui nous ait proposé. J’ai malgré tout hâte de lire la suite.

«Les quais du métro Abbesses fleurissent d'avis de recherche : Ninn a disparu ! Si pour la police il est trop tôt pour s'inquiéter, pour Chad et Ulrika, ses deux meilleurs amis, il n'y a pas de temps à perdre : Ninn est en danger ! La jeune adolescente ayant évoqué son projet d'explorer les tunnels du métro, c'est en sous-sol qu'ils vont tenter de retrouver sa trace... Tout au bout de la ligne noire, perchée sur son tigre qui lui sert de guide, Ninn a rejoint les grands lointains : un monde parallèle censé lui fournir toutes les réponses sur ses origines. Si à première vue, il a toutes les apparences d'un monde merveilleux, le comité d'accueil l'est beaucoup moins. Géants de pierre et idées sombres entendent protéger les lieux de toute intrusion...»