Lightfall. Tome 3, Le temps des ténèbres

Après avoir eu de beaux coups de cœur pour les premiers tomes de Lightfall de Tim Probert, c’était une évidence de me plonger dans le troisième tome intitulé Le temps des ténèbres. Publié cet avril chez Gallimard BD, ce troisième volume nous fait poursuivre l’aventure de Béa & Cad après un tome 2 épique. Voici ce que j’en ai pensé…

Après avoir eu un premier tome très touchant et drôle où on découvrait un duo formidable, entre l’anxieuse Béa et l’insouciant Cad, on poursuivait l’histoire dans un tome 2 plus épique dont le final changeait l’univers en entier. Ce tome 3 est encore sur un autre ton. Débutant par une fuite, un peu désespérée, suite à la plongée du monde dans les ténèbres, ce troisième volume propose une intrigue plus dans l’émotion, l’introspection et la découverte de l’histoire de cet univers avec une dimension mythologique. Les différentes épreuves vécues ainsi que les révélations ont modifié peu à peu les personnalités de nos deux héros. Le doute a envahi à nouveau Béa dont l’anxiété est toujours si bien représentée et la tristesse a teinté l’enthousiasme de Cad. Cette évolution rend leur lien plus fort et leurs personnalités toujours plus attachantes. Dans le contexte de l’histoire, l’humour est évidemment beaucoup moins présent, le récit étant dans un temps plus sombre. Mais il contient néanmoins quelques petites touches plus joyeuses ainsi qu’une certaine poésie. J’ai beaucoup aimé ce nouveau tome pour toutes les révélations remettant en question les certitudes des personnages, portant en creux des réflexions sur la capacité d’une civilisation de détruire l’équilibre naturel pour le profit ainsi que les réécritures de l’Histoire par les vainqueurs.

On retrouve aussi avec plaisir la bienveillance qui caractérise cette série BD. Chaque protagoniste a ses failles et ses moments plus difficiles mais c’est dans le lien qui les unit qu’ils parviennent à avancer avec leurs faiblesses. C’est d’autant plus vrai dans ce tome 3 où la menace permanente les pousse à se dépasser. Et ce sans jamais tomber dans une niaiserie ou une facilité. La psychologie des personnages reste très bien travaillée dans cette série et surtout très justement représentée. On saisit parfaitement leurs émotions en un coup d’œil. On retrouve avec plaisir le dessin rond et doux et foisonnant de détails avec cette fois un travail particulièrement fort sur la lumière dans des paysages plongés dans les ténèbres. Magnifique encore une fois. J’ai peut-être regretté un rythme plus inégal ici avec des nombreuses planches de silence qui forment une pause dans le récit. On sent qu’on est ici dans un tome où les révélations feront transition dans l’histoire.

En bref, ce troisième volume de Lightfall nous propose encore une fois une histoire palpitante et touchante qui nous plonge cette fois dans une étape plus tendue et plus introspective dans l’aventure de nos personnages. C’est d’ailleurs un plaisir de retrouver notre duo si attachant par leurs failles et de découvrir de grandes révélations sur cet univers dans un tome qui constitue un tournant dans la série. 

« Les lumières se sont éteintes sur Irpa. Alors que les rescapés de la bataille de Rinn entament une longue marche pour trouver refuge à Baihle, Béa et Cad font route vers la Citadelle des Savoirs, accompagnés du Cochon-Sorcier et de leur ami arsaï. Les menaces se multiplient au fil du voyage, qu'elles proviennent des ombres ou de cette boue hostile qu'on appelle la Fange. Mais la rencontre avec une alliée inattendue va lever le voile sur un secret immémorial... et apporter une nouvelle lueur d’espoir. »

(Illustration de couverture et extrait: © Tim Probert)

> Lire un extrait < (© Gallimard BD)

[Diversité: pp souffrant de troubles anxieux]

Alzheimer, Agression, Crise d’angoisse

Tome 2 - L’ombre de l’oiseau

[Lecture n°19 (24/60 points avec les bonus pour l'échelon 4 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 12 de Ma lecturothèque + thème Printemps avril/juin « Petit peuple, renaissance »]