Les chroniques de l’univers. Tome 1, La thrombose du cygne

Paru cet été aux éditions Dargaud, La thrombose du cygne est le premier tome de la série bande-dessinée Les chroniques de l’univers écrite par Richard Marazano et illustrée par Ingo Römling. Et voici ce que j’en ai pensé…

Un scénario qui manque de bases

Je me rends compte qu’à lire beaucoup de bande-dessinées, et notamment de science-fiction, je deviens très difficile à surprendre. J’ai souvent un sentiment de déjà-vu et une lassitude devant des scénarios mille fois répétés. La plupart du temps, malgré le côté classique, je prends tout de même beaucoup de plaisir à la lecture grâce à un rythme et une tension maîtrisés ou une réflexion sous-jacente qui mérite de l’intérêt. Ici, bien que j’ai lu la BD d’une seule traite, je me rends compte que je vais très vite l’oublier. Le scénario contient pourtant pas mal d’évènements et le final pose de nombreuses attentes pour la suite. Mais outre un côté très classique, il y a, dans Les chroniques de l’univers, un manque cruel de bases. On ne sait pas ce que font les personnages là où ils sont, ni ce qu’ils y font et pourquoi ils le font. On n’a aucune idée du fonctionnement de l’univers dans lequel ils s’inscrivent non plus. J’avais le sentiment d’avoir loupé la lecture d’un arc précédent alors qu’il s’agit pourtant bien du tout premier tome de la série. Ce manque de bases s’étend aux personnages dont les personnalités sont plutôt brutes tout comme leur introduction au lecteur/à la lectrice. C’est assez frustrant parce qu’on sent clairement qu’il y a de bonnes idées derrière cette oeuvre, mais le manque d’épaisseur empêche de s’y immerger complètement.

Une BD pimpante

Ingo Römling, après s’être fait la main sur des illustrations de Star Wars, retourne au space opera avec cette nouvelle série BD avec son style aux couleurs plutôt vives. Ses traits évoquent ceux de dessins animés, teintant Les chroniques de l’univers d’un côté jeunesse que le niveau de vocabulaire utilisé ne confirme pas. J’ai eu une impression de décalage entre le scénario qui emploie des termes techniques assez ardus, veut conserver un ton grave et ce dessin qui correspond généralement plus à des histoires teintés d’humour ou pour un public plus jeune. Il n’empêche que le travail d’illustration est assez fouillé, offrant un univers assez détaillé à notre regard. Le design des personnages, propre, est de facture assez classique mais plutôt joli lui aussi. 

En bref, ce premier tome des Chroniques de l’univers était assez moyen. Sympathique mais classique, avec des illustrations détaillées mais en décalage avec le ton de la BD et surtout, doté d’un univers dont il nous manque les bases. Ça reste une lecture sympathique qui propose une intrigue assez riche en terme d’actions et de mystères et qui plaira, sans nul doute, à un public qui cherche à se divertir et qui est moins exigeant que je ne le suis.

« Dans un futur lointain, la Terre est en paix dans une société démocratique universelle, et la science a rendu le voyage dans le temps et la connaissance des civilisations extraterrestres possibles. Mais les Terriens ont décidé de rester cachés des Aliens, préférant envoyer des émissaires secrets estimer leur niveau de menace éventuel.

Un jour, un groupe d'étudiants de cette Académie disparait alors qu'il explore une galaxie jusque-là inconnue, précipitant ses membres à la recherche des « Chroniques de l'Univers », un ouvrage légendaire qui contiendrait l'ensemble de l'histoire des civilisations de l'univers...»

(Illustration de couverture & extrait: © Ingo Römling)

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