Le dernier quai

Publiée aux éditions Bamboo - Grand Angle le 26 avril dernier, Le dernier quai est une bande dessinée fantastique dessinée et écrite par Nicolas Delestret. Avec cette histoire en un seul volume, l’auteur nous embarque dans l’au-delà au cœur d’un hôtel chargé de vous apaiser pour votre ultime voyage. Voici ce que j’en ai pensé…

[NB : Un grand merci aux éditions Grand Angle pour l’envoi de cette BD.]

« Si vous ne faites pas face à ce qui vous ronge, vous deviendrez l’ombre de vous-mêmes»

Une BD pleine de vie

Le dernier quai nous propose de découvrir Émile, maître d’un hôtel bien particulier qui accueille les personnes récemment décédées pour les aider à résoudre leurs derniers problèmes afin de partir en paix. Pendant son entretien minutieux des lieux, Émile tâche d’aider les résidents à comprendre les souvenirs qui les retiennent encore et accepter, parfois, la culpabilité, le regret voire la douleur qui y sont liés. Mais ce n’est pas évident pour tout le monde. La BD offre une jolie leçon de résilience, d’acceptation de ses fautes, de ses erreurs mais aussi, d’estime de soi, dans une intrigue qui invite à ne plus subir son existence mais aussi à accepter ses failles pour retrouver une certaine sérénité qui nous fait défaut. Le dernier quai aborde, d’un ton doux et faussement léger, des thématiques fortes, telles que le suicide ou encore la tromperie, maintenant entre ses pages une humanité sincère et touchante qui transparaît chez tous les personnages, et en particulier chez Émile.

Accepter d’avancer

Avec cette bande dessinée, Nicolas Delestret nous donne une belle leçon de vie : accepter nos sentiments, même les plus douloureux, et continuer d’avancer. Il rappelle la force incommensurable de l’entraide, des liens, même ceux qui finissent par faire mal, mais aussi la beauté qu’on peut voir vibrer au sein de l’humanité. Dans cette intrigue teintée de poésie et d’émotions, l’auteur dresse ainsi le portrait de personnes amochées par la vie mais qui tiennent pourtant en eux une lueur d’espoir très touchante. Côté dessin, c’est très beau mais également très signifiant. Du ton doux et rond des traits aux couleurs apaisantes des moments sereins, on passage aux sombres volutes de la douleur et des sentiments mauvais qui nous envahissent. Idem sur la représentation des personnages, qui apparaissent dans cet hôtel sous l’image qu’iels ont d’eux-mêmes, de la jeune femme transparente qui ne se sentait pas vue à la personne qui s’imagine hideuse parce qu’elle n’estime pas avoir le droit d’être aimée. Tout participe au message et à l’émotion sincère de cette bande dessinée très réussie.

En bref, Le dernier quai est une bande dessinée très touchante qui plonge au cœur des émotions pour nous délivrer un message plein d’humanité et une jolie leçon de vie. Avec une intrigue émouvante qui tient parfaitement en un seul volume, Nicolas Delestret signe ici une BD qu’on garde en mémoire et qui nous laisse une impression de tendresse une fois la dernière page tournée.

« Entrez dans l'hôtel de l'ultime voyage. Situé sur un pic rocheux, un hôtel penche dangereusement vers l'océan. A son pied, un rail court sur l'eau permettant à un train de déposer les clients qui ont un point commun : ils viennent tous de mourir. Dans un rituel immuable, Emile accueille les nouveaux arrivants. Ils sont ici pour faire un point sur leur vie et ainsi trouver une forme de résilience. En hôte aimable et bienveillant, Emile les guide dans leur introspection, car ceux qui ne parviennent pas à faire la paix avec eux-mêmes connaissent un sort peu enviable.

Tout est réglé comme une horloge à l'hôtel du dernier quai. Pourtant un grain de sable va enrayer les engrenages. Cette fois, les nouveaux pensionnaires n'ont aucun souvenir de leur ancienne vie. Dès lors, comment les aider. »

(Illustration de couverture et extrait : © Nicolas Delestret)

[Diversité : ps noir.e, ps asiatique]

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[Lecture n°34 (37/84 points avec les bonus pour l'échelon 5 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 11 de Ma lecturothèque]