La tour. Tome 1/3

Paru en juin dernier chez Glénat dans la collection Comix Buro, La Tour est le premier tome d’un tryptique de BD postapo se déroulant dans Bruxelles. Écrite par Jan Kounen et Omar Ladgham et illustrée par Mr Fab, cette bande dessinée me faisant terriblement envie de part son genre, la localisation de son action et son esthétique graphique. Voici donc ce que j’en ai pensé…

Un univers postapo riche et intense

Cette BD propose un scénario très classique en apparence : la Terre devenue inhabitable, les derniers humains survivants vivent au cœur d’une tour sans possibilité de sortir à l’extérieur sans scaphandre, limitant les explorations à 2h. Survie, danger très évident de l’air extérieur devenue rapidement létal, société en huis-clos qui doit trouver un équilibre entre les anciennes générations nostalgiques et les nouvelles nées enfermées, une intelligence artificielle qui contrôle tout ce petit monde… ce tome 1 propose déjà un sacré programme ! C’est riche, élaboré et convaincant sans devenir indigeste ou trop dense. Les révélations se font au fur et à mesure, les conclusions s’établissent d’elles-mêmes et on parcoure cette BD avec un plaisir fou. Dynamique, ce premier volume ne se contente pas d’être introductif malgré son univers imposant. Il se passe déjà beaucoup de choses, notamment en matière de lutte sociale opposant les anciens, qui ont parcouru la Terre librement et les intras, nés pour être condamnés à ne jamais quitter la tour. S’ajoute à cela une lutte toute personnelle pour le personnage principal qui révèle ses actes uniquement en conclusion de ce premier tome qui s’achève d’ailleurs dans un final éclatant qui donne l’envie urgente de se jeter sur la suite. Mais il nous faudra un peu patienter…

Des illustrations classiques mais détaillées

Côté dessin, Mr Fab nous offre des planches au trait de crayon affuté. Chaque dessin est extrêmement bien détaillé, donnant du corps à cet univers déjà fort intéressant. Peut-être un brin classique dans le style, la BD surprend tout de même, notamment dans le choix des environnements. Enfin une anticipation qui ne se passe pas à Paris ! Bienvenue chez nous ! C’est très plaisant de découvrir un Bruxelles postapo et j’ai trouvé la réalisation globalement très réussie. J’ai également apprécié la finesse du détail dans les visages des personnages, qui sont d’ailleurs bien écrits également, rendant les émotions crédibles et la tension sous-jacente palpable. On sent l’aube d’une révolution dans les échanges de regard et c’est très alléchant !

En bref, l’ensemble m’a rendu complétement accroc. Même avec son manque d’originalité, c’est un tome 1 extrêmement riche en contenus et en promesses et l’intrigue de la série est d’ores-et-déjà captivante. C’est très agréable graphiquement (et puis ça se passe à Bruxelles !), les différents éléments de l’univers sont vraiment intéressants et l’intrigue sociale mêlée à celle, toute personnelle, du personnage principal, nous donnent l’envie irrépressible de lire la suite le plus vite possible.

« Bruxelles, 2042. Il y a trente ans, le monde que nous connaissons a disparu. Une bactérie a décimé la quasi-intégralité de notre civilisation et la planète ne compte dorénavant plus que 2746 habitants. Ils vivent à la verticale, entassés dans une immense tour, séparés de la mort par un simple double-vitrage et principalement gérés par une curieuse IA nommée Newton. Ensemble, ils forment la Fédération des États-Unis d’Europe qui, elle-même se divise en deux groupes distincts : les « anciens » et les « intras ». Les premiers ont connu le monde d’avant, ils ont le souvenir d’un temps où l’air était respirable. Les seconds sont nés dans la tour, vivent selon les règles et le mode de pensée de leurs ainés et dernièrement, élèvent dangereusement leurs voix pour s’en libérer... Au sein de cette humanité chancelante, seul un groupe d’élite est autorisé à s’extirper de la tour : les chasseurs. Pendant deux heures, chaque semaine, ils traquent le gibier dans les rues désertiques d’une Bruxelles où la nature a repris ses droits. 47e membre de ce corps armé et dernière recrue en date, Aatami est un chasseur intra. De nature calme et courageuse, il ne laisse rien paraître de ses véritables intentions et pourtant, il n’a qu’une pensée : deux heures à l’extérieur, ça ne lui suffira pas. »

(Illustration de couverture et extrait : © Mr Fab)

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Tome 3 - à paraître

[Diversité : pp métis.se, pp asiatique, ps noir.e]

Sang, Sexe, Cruauté animale, Mort, Meurtre, Terrorisme