Au service surnaturel sa majesté. Tome 1, The Rook: au service surnaturel de sa majesté

Paru en édition originale en 2012 chez Little Brown & co, le premier tome de la série The Rook files, intitulé The rook: au service surnaturel de sa majesté, a connu un succès lui permettant d’être traduit dans plusieurs langues. Il est alors sorti chez Super8 en 2014 puis en poche chez Pocket en 2015. Il s’agit du premier roman de l’auteur australien Daniel O’Malley (le tome 2 sort en anglais en juin). Enfin, un projet de série télévisée est déjà en cours (et ce n’est pas étonnant).

Génialement irrévérencieux et détonnant. Ce premier roman est une pépite! Daniel O’Malley nous propose de suivre Myfanwy Thomas, jeune femme aux pouvoirs étranges se réveillant amnésique et entourée de cadavres dans un parc. Cela nous entraînera dans la branche surnaturelle du MI5 au service secret de sa Majesté la Reine d’Angleterre pour des aventures au rythme endiablé et aux rebondissements innombrables. Et c’est un voyage que j’ai adoré entreprendre. Sachez que j’ai dévoré les plus de 600 pages avec une addiction proche de l’obsession (au point d’aller me laver les dents en lisant…)!

« Chère Toi, 

Le corps que tu habites actuellement m’appartenait.[…] Mais tu n’as sans doute pas grand-chose à faire du passé de ce corps. Après tout, je t’écris cette lettre pour que tu la lises dans le futur. Tu te demandes peut-être pourquoi quiconque ferait une chose pareille. La réponse est à la fois simple et compliquée. »

Ce premier tome (qui peut se suffire à lui-même, pour ceux qui n’aiment pas les séries) est une grand coup de coeur. Pourquoi? Parce que l’introduction est pleine de mystères que nous souhaitons immédiatement élucidé et que cette recherche va nous mener vers d’autres questions et éléments étonnants que nous découvrons avec le même regard vierge et surpris que la narratrice. Parce qu’en plus du mystère, c’est drôle à souhaits. Le personnage principal est attachant, irrévérencieux et addictif. Parce que c’est plein de surprises et d’originalité. Ça peut évoquer des séries comme Fringe et c’est plein de rebondissements qui nous plonge dans un scénario d’actions trépidantes. Parce que c’est rondement bien mené et bien écrit (malgré quelques coquilles dans la traduction). Parce que je n’avais plus envie de poser le livre dès les premières pages. 

« La robe s’enroulait autour d’elle en volutes serrées, et même si Myfanwy avait du mal à l’admettre, elle était resplendissante. Cette robe était conçue pour attirer l’attention. 

« On dirait Cendrillon, souffla Val.

- Ouais, si elle avait été branchée bondage et que sa marraine s’était appelée Christian Dior. »

Je ne veux rien vous en révéler, parce que ce serait vous gâcher un peu du plaisir. Je vous dirai seulement que j’ai trouvé l’ensemble assez déjanté. J’ai énormément aimé les lettres (surtout au départ) de l’ancienne Myfanwy adressé à la nouvelle femme habitant son corps. Je craignais qu’au milieu du livre, l’idée initiale s’estompant, l’ennui arrive. Or, l’auteur parvient à changer son fusil d’épaule avec élégance et subtilité, nous plongeant dans un autre pan de son talent: l’action et l’intrigue. Mais l’humour reste, toujours là, en filigranes, et les découvertes ne s’interrompent pas pour notre plus grand plaisir. Et finalement, l’émotion vient aussi nous prendre par moment, surprenante dans ce flot dynamique. Je n’avais tout simplement plus envie de me séparer de Myfanwy en refermant le livre.

« Elle pensa à la Myfanwy Thomas originale, la jeune femme timide qui avait écrit toutes ces lettres pleines de ses peurs secrètes et de ses petits plaisirs. Myfanwy ferma les yeux et fit une courte prière, pour Thomas et pour elle-même. Puis elle laissa la rage la gagner. »

En bref, je pourrai en parler des heures, mais tout ce que je pourrai dire signifierait « Lisez-le ». Bien sûr, si vous êtes trop ancré dans la réalité et que vous ne souhaitez pas vous aventurer dans le surnaturel, alors ce n’est peut-être pas pour vous. Mais ce livre est trop bon pour passer à côté!

« Victime d’une agression, Myfanwy Thomas reprend conscience dans un parc de Londres. Autour d’elle, des hommes en costume portant des gants de latex. Tous sont morts. Situation peu réjouissante, certes, mais il y a pire : Myfanwy ne se souvient plus de rien. Le plus surprenant, c’est qu’elle semble avoir prévu cette amnésie. Elle a sur elle une lettre écrite de sa main lui expliquant qui elle est et ce qu’elle doit faire pour découvrir qui veut l’éliminer.

C’est ainsi que Myfawny rejoint le siège de l’Échiquier, une organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne. Au sein de cette version paranormale du MI5 anglais où elle occupe un poste élevé, entourée de surdoués aux pouvoirs plus que spéciaux, la jeune femme va rapidement se retrouver seule, cherchant son chemin dans un univers d’ombres et de menaces.

À présent, il va lui falloir lever le voile sur une conspiration aux proportions inimaginables. »